Par CAPCAP - 29-03-2022 14:31:39 - 2 commentaires
De la bien-pensance - obsèques de ma tante Anne - 29 mars 2022
Bonjour lecteur,
Si tu le veux bien, j'aimerais partager avec toi mon vécu aux obsèques de ma tante Anne. Je n'avais pas beaucoup de lien avec elle, j'étais plus là pour ses enfants et pour voir un peu la famille.
Au cours de l'office j'ai commencé à décrocher avec les messages d'amour universel. Est-ce que l'amour ça n'est pas comme la démocratie, ça se questionne et se travaille en permanence? Il y a l'amour des siens, des "comme-soi". Et l'amour des gens différents? Un pressentiment d'amour avant même de connaître l'autre et ses particularités éventuelles?
Je ne sais pas comment sont accueillis aujourd'hui les homos, notamment ceux qui ne le perçoivent encore qu'à peine. Mais il y a quarante ans, je ne me suis pas senti bienvenu dans cette société et notamment dans l'église.
Ce matin, je me suis senti retourné parmi ceux qui ont détruit ma vie par leur "bien-pensance", ceux qui n'ont pas su être accueillant pour les gens potentiellement différents. Je me suis senti dans l’antichambre de la torture.
Il n'est pas facile de se sentir/croire rejeté par une communauté dont font partie vos plus proches.
Leur pardonner leurs offenses car ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient? Ils ne se savaient pas tortionnaires, c’est sûr. Mais n’avaient-ils pas le devoir de s’interroger, avant de juger?
Du coup je n'ai pas su aller saluer le cercueil de ma tante. J'étais prêt à fondre en larmes. J’ai résisté sur mon banc d’église. Encore une fois, j’ai intériorisé. Quarante ans d’accumulation, je ne m’en remettrai jamais.
D’ailleurs 20 ans de travail, 6 psys et 50 000 € sans un centime remboursé, n’ont rien changé.
Je crois que mon seul chemin est le renoncement. Renoncer à être quelqu’un. Juste laisser le quotidien défiler. Sans motivation, sans objectif, sans prétention. Mais que c’est dur...
J'ai 53 ans et je rabâche toujours ça, je n'ai rien dépassé ou contourné. Aujourd'hui j'en ai à nouveau eu la confirmation.
Moi, comme un con, je suis encore rongé de remords d’avoir fait souffrir mes parents quand ils ont compris qu’ils ne m’avaient pas bien accueillis.
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Par CAPCAP - 09-03-2022 07:43:22 - 2 commentaires
Courir c’est bien !
OK, je ne me suis pas foulé pour trouver ce titre…
Mais courir, quel plaisir !
Dimanche passé, je me suis vraiment bien amusé pour un entraînement typé trail en forêt de Meudon/Versailles. Mes jambes se rappelaient l’époque où elles descendaient bien, avec souplesse et rapidité. La banane !
Cependant, depuis quelques jours, j’ai 53 ans. Les 2/3 de mon espérance de vie ?
J’ai l’impression que je m’en fous. Pas d’angoisse à l’idée de mourir demain. Mais pas du tout envie de souffrir.
Je me sens un peu détaché des contingences extérieures, qui pourtant s’imposent à moi.
Faire sa part et faire avec ?
Vivre dans une Europe qui connaît à nouveau la guerre à sa frange Est et un Poutine qui menace d’usage de l’arme nucléaire…
Pourtant continuer à voir amis/famille, à critiquer les candidats à la présidentielle, à prévoir des vacances...
Vivre dans l‘effondrement commençant de notre monde, avec un dérèglement climatique emballé, une faune détruite au 2/3, une pollution sans précédent, des risques agricoles en cours…
Pourtant continuer comme s’il était naturel de manger demain.
Vivre en sachant qu’une amie est très mal et pense constamment à se tuer. Mais elle est anorexique depuis une trentaine d’années, elle a vu tous les spécialistes qui n’ont pas pu la soigner. Je me sais impuissant. L’accepter.
Pourtant continuer à aller méditer, faire sa sortie trail, à aller travailler…
J’aimerais ne plus vouloir. Me détacher de l’humanité, cette société d’animaux qui "veulent", au point de détruire leur milieu. Mais je suis un homme, et vouloir est souvent plus fort que moi, bien sûr. L’accepter.
J’aimerais ne plus me laisser embarquer par l’apparence, la façon d’être, l’humeur de l’autre. Juste être là, à l’écoute.
J’aimerais ne plus parler comme si, moi, je savais. Ne plus avoir de ton péremptoire.
Notamment, j’aimerais pouvoir parler d’environnement avec un ton neutre, sans malaise, sans colère, sans défiance. Parler de l’impensable effondrement, comme si je parlais de la couleur du PQ.
Mais j’ai encore envie d’écrire ça.
Quand je n’en aurai plus envie (un jour???) ce sera(it) bien !