J'ai couru, donc j'ai été.
Je ne coure plus, donc...
Décidément, quand je vais pas très bien, j'écris d'instinct, et quand je vais mieux, ça m'est difficile... Plusieurs fois que je m'y mets et... abandonne.
La CàP a été un moyen de sortir de mon placard, ou plutôt de ma camisole.
Je me suis formé en tant qu'homme et homo par la CàP et du coup je suis devenu et resté dépendant de ça. Et aujourd'hui, en ne courant plus, je ne me sens plus un homme, je me sens minable, moins que rien. C'est très con mais c'est comme ça que je le ressens.
Rejoindre les FrontRunners est aujourd'hui une douleur, car je ne peux les suivre en courant, je les vois partir, courant... Et parce que je me sens actuellement incapable de m'adresser à un homme qui m'attire, le blocage complet.
Peut-être faut-il que je profite de cette épreuve pour me rendre psychologiquement indépendant de la CàP. Je ne suis pas un coureur, je dois d'abord être un homme. Faut-il me déconstruire avant de me reconstruire?
A court terme, rejoindre l'entraînement des Fronts me fait plus de mal que de bien, j'en sors plus perturbé que si je restais seul chez moi. Mais sur le long terme, c'est peut-être bénéfique. Je ne veux pas me renfermer dans ma coquille comme pendant les 20 premières années de ma vie pubère. En marchant seul pendant que les Fronts couraient, quelle agitation dans ma tête!
Mais aller méditer dans le square m'a fait du bien, décidément, la méditation est une bonne alliée pour l'apaisement.
Bon, si je ne me sens pas "homme", comment pourrais-je aller vers les autres en quête d'une relation sentimentale?
Et me reconstruire, oui, mais autour de quoi? Qu'est-ce qui fait "moi"? Qu'est-ce qui va me permettre de "vivre"?
J'ai l'impression d'être en convalescence. Du coup je m'autorise à ne pas me mettre la pression sur le rangement, les papiers à faire, la tenue des projets... J'ai une fâcheuse tendence à attendre avec une certaine impatience, l'heure d'aller me coucher, comme un soulagement. D'ailleurs je vais souvent me coucher tôt. Combien d'années encore de convalescence?
Finalement, aujourd'hui le travail est plutôt un lieu et un moment de calme, de fatigue aussi, mais de calme relatif, car je sais ce que j'ai à y faire. C'est un relatif havre de paix. Mon chez-moi est aujourd'hui plus pacifié, mais c'est aussi là que je tente de remonter les pièces du puzzle, alors il y a bien des moments de doute, de solitude pénible
J'ai un projet. Un projet bien personnel mais qui, je l'espère, va se détacher de moi, tout ou partie. Un projet de site Internet. Peut-être me permettra-t-il de rencontrer d'autres gens, dans le cadre de son développement. Mais tout ceci est encore bien impalpable. Aurai-je l'énergie de le "vendre", de le défendre, voire de le porter ce projet? Si oui, il pourrait bien me porter aussi, à son tour...
6 commentaires
Commentaire de Yvan11 posté le 20-11-2017 à 13:39:32
Si tu en as la possibilité, fais un bilan de compétences. Çà aide à faire le point sur qui on est professionnellement parlant mais pas que. C'est une façon de retracer ce qui a été ton chemin de vie jusqu'à maintenant, et donc l'occasion de se rebooster pour la suite.
En tous cas, bonne chance pour ton projet.
Yvan (en fin de bilan, et non-coureur depuis 1 an maintenant)
Commentaire de TomTrailRunner posté le 21-11-2017 à 19:39:15
Médidative, sportif, sentimentale, associatif, éducatrice, personnelle, artistique, professionnelle, religieuse, et bien d'autre encore : nombreuses sont les facettes de la vie qui font de chacun de nous ce que nous sommes : à doseer les unes avec les autres à condition de trouver les clés... souvent les clés sont dans le dialogue et les rencontres....
Se mettre en posture pour ton projet, c'est déjà chercher une clé donc vas y...
Commentaire de philkikou posté le 22-11-2017 à 19:25:01
Bilan de compétences : en ayant une idée assez précise cà peut être effectivement intéressant. Ca peut te permettre de mieux cerner ton projet, toi-même, discuter, échanger avec un conseiller qui va t'aider dans tes recherches.
J'avais effectué cette démarche il y a 7/8 ans + un stage "Vivre son métier" dans le domaine que j'avais choisi. Cà avait été très utile et bénéfique pour moi, même si çà n'a pas abouti pour une raison indépendante de ma volonté...
Sinon, je vois de plus en plus en te lisant le manque de confiance et d'estime que tu as envers toi, ce qui ne t'aide pas à affronter tes problèmes et les autres...
Commentaire de CAPCAP posté le 23-11-2017 à 21:15:45
Je ne peux m'empêcher d'avoir un peu honte de m’épandre comme ça sur ce blog...
Enfin, aucun Kikou n'est obligé de lire mes propos égocentriques...
Merci pour vos commentaires.
Le bilan de compétences, j'y ai pensé il y a quelques années. Passer le cap ne s'est pas fait.
Il est clair que des actions à objectif premier professionnel, peuvent avoir un vrai impact personnel. J'ai une amie qui a fait une formation "gestion du temps" où son temps et ses objectifs personnels ont été évoqués, et ça a été le début d'une violente remise en question, et quelques temps après un burn-out. Elle n'a pas retrouvé (recherché) de travail depuis...
Bon, je voulais rebondir sur un commentaire d'un billet précédent, qui s'étonnait que je ne parle pas de mes amis... En voilà une amie. On s'est soutenu, s'est-on aussi empoisonnés?
Mes autres amis sont loin, et je ne sais pas les appeler, j'ai peur de déranger. Et dans ce monde moderne, tout le monde est tellement occupé…
Tout récemment on m'a proposé d'apporter mon témoignage sur la marche et c'est une personne bien plus intéressante qui a été retenue. Bernard OLIVIER, fondateur de Seuil (http://assoseuil.org), une association qui permet à des jeunes en échec d'insertion, de marcher plusieurs mois pour se refonder. Et presque en même temps on m'a invité à une discussion avec 2 pérégrines sur St-Jacques de Compostelle.
Du coup je me demande si je ne dois pas perdre de vue la CàP et allonger la distance, marcher sur plusieurs semaines…
Je suis athée (voire agnostique) et matérialiste, pas prompte à croire à un message quand des coïncidences se font jour, pourtant je me laisse un peu imprégner par ces faits… Aller marcher quelques centaines de km pour me ressourcer? Me retrouver? Me donner un nouveau but?
Commentaire de TomTrailRunner posté le 25-11-2017 à 15:00:10
Honte ??
Et pourquoi donc : chercher des idées, des soutiens, des solutions c'est faire un pas dans la bonne direction...
Commentaire de CAPCAP posté le 28-11-2017 à 22:05:56
Honte?
Si j'en cernais mieux les contours, je m'en débarrasserais peut-être...
Chez moi on s'exprimait peu sur soi. Du coup j'ai l'impression d'être un peu exhibitionniste.
C'est comme cette homophobie intériorisée... Ma solitude n'aide pas à la vaincre. Mais j'ai du mal à aller vers les autres avec cette image de moi... Le serpent qui se mort la queue...
Faire travailler mes neurones-miroirs sur une expérience positive, pour la balayer, cette honte.
M'essayer à l'hypnose pour me détacher d'elle, la voir s'éloigner, sans la retenir, cette homophobie intériorisée.
C'est mon objectif.
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